Les Vitraux de L’Eglise

POMPS

(Pyrénées Atlantiques)

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L’église paroissiale Saint-Jacques-Le- Majeur

Ses vitraux du début du XXe siècle

L’église paroissiale de Pomps est la seule du canton d’Arzacq a être dédiée à Saint Jacques le Majeur. Elle reçoit depuis quelques années de nombreux visiteurs faisant le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Une statue de Saint Jacques, revêtue des attributs du pèlerin est présente dans le chœur.

Ses vitraux, au nombre de neuf, œuvre de l’atelier Gesta à Toulouse, ont été installées au début du XXe siècle.

Leur iconographie :

Dans le chœur, les deux baies rectangulaires se faisant face abritent au Nord le Sacré Cœur de Jésus et au Sud, le Cœur Sacré de Marie dans une représentation très sulpicienne. Cette présence témoigne du culte privilégié du Sacré Cœur dans la paroisse. Ce culte très pratiqué dés la fin du XIXe siècle, avait été demandé, à la suite de plusieurs visions de Christ, par Sœur Marguerite Marie Alacoque (1647-1690) de l’ordre de la Visitation à Paray le Monial.

A la base des vitraux figure la mention : Louis Gesta – Toulouse.

Les vitraux des bas côtés sont installés dans des baies en plein cintre et représentent :

  • côté Nord (autel de Saint Joseph) Saint Pierre, Saint Louis de Gonzague et Saint Etienne,
  • côté sud (autel de la Vierge) dans le même ordre, Saint Paul, Saint Jean Baptiste et Saint Louis,
  • dans les fonds baptismaux, l’archange Saint-Michel.

Plusieurs de ces vitraux portent la signature : Henri Gesta – Toulouse – 1921 ou 1922.

Saint Pierre tient les deux clés du paradis et Saint Paul appuie sa main gauche sur l’épée avec laquelle il fut décapité selon la tradition et tient dans la main droite le rouleau contenant ses épitres.

Saint Jean Baptiste est vêtu d’une peau de bête sauvage et s’appuie sur une croix annonciatrice du Christ, prêchant, le bras tendu, au centre d’un paysage désertique.

Saint Louis, Roide France ave son manteau fleurdelisé et la couronne sur sa tête, tient dans ses mains la couronne d’épines qui était posée sur le front du Christ lors de sa Passion, en mémoire des croisades. A la base figure l’inscription : «  En souvenir de Louis Soubagné ». Louis Soubagné, soldat au Régiment d’Infanterie a été porté disparu au combat d’Oulches (Aisne) le  21 septembre 1914, à l’âge de 22 ans. (1)

(1) L’orthographe portée sur le vitrail est erronée ; les états militaires portent Louis Soubagnet.

Saint-Michel, en soldat romain, vient de terrasser le démon.

Saint Louis de Gonzague (1568-1591) est vêtu d’un long surplis en blanc brodé de dentelles. Sa main droite s’appuie sur un crâne et sa main gauche tient une fleur de lys. Novice jésuite italien, fils de Ferdinand de Gonzague, marquis de Castiglione, il se fit remarquer par sa pureté et son austérité. Il prononce ses vœux en 1857, année où la peste ravage Rome. En portant secours aux victimes, il contracte la maladie et meurt le 21 juin 1591, à l’âge de 23 ans. Canonisé en 1726, le pape le nomme patron de la jeunesse catholique en 1926.

Saint Etienne, diacre, est vêtu d’une dalmatique rouge. Martyrisé à Jérusalem vers 35, il tient dans sa main droite une des pierres de sa lapidation, parmi celles qui figurent à ses pieds et, dans sa main gauche, la palme des martyrs dont il fut le premier de l’Eglise primitive.

Les personnages, conformément à la tradition néo-romane du XIXe, sont représentés en pied dans des niches architecturées, avec leurs attributs traditionnels. Dans les bas côtés ils se détachent sur un fond bleu avec, à la base, un paysage urbain flou sans profondeur de champ. Les visages sont très finement dessinés dans une teinte pastel qui les rend très réalistes. C’est ainsi qu’il est probable que le visage de Saint Louis de Gonzague soit celui de Jean Louis Pétrou, soldat au 83ème Régiment d’Infanterie, porté disparu à Perthe-Les-Hurlus (Ardennes) le 18 février 1915 à l’âge de vingt-deux ans ; sa photographie figurait, avant les derniers travaux intérieurs, sur une plaque émaillée fixée au mur près du vitrail qui n’a pas été replacée.

Les peintres verriers :

Louis et Henri Gesta sont les fils de Louis Victor Gesta.

Louis Victor Gesta avait fondé à Toulouse, en 1848, la manufacture Aux Verrières, 47, boulevard Louis Napoléon puis 18 bis, faubourg Arnaud Bernard.

A sa mort, Louis poursuit ses activités sous la même enseigne, 24 avenue de Paris.

En 1909, Henri se sépare de son frère et crée au 7 rue Roquelaine, la nouvelle manufacture Aux Arts religieux.

Les réalisations des ces ateliers sont très nombreuses dans tout le Sud-ouest.

Les vitraux de l’église de Pomps, en verre peint, sont représentatifs du début du XXe siècle. En faisant référence au souvenir des enfants morts pour la France en 1914-1918, ils ont une place privilégiée dans le patrimoine communal.

Pomps, Août 2004

Pierre Albert FROUTE

De l’Académie de Béarn

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